Une nouvelle entité scolaire pertuisienne : Joseph-Marie MARSILY - Pertuisien.fr, la vie à Pertuis (84)


Une nouvelle entité scolaire pertuisienne : Joseph-Marie MARSILY


La ville de Pertuis et la direction académique ont fait le choix de fusionner les écoles élémentaires du centre-ville Albert CAMUS et Georges BRASSENS.

Afin de donner une nouvelle identité à cette école unique, il convenait de lui attribuer un nouveau nom.


Depuis plusieurs années les écoles du centre-ville voient leur nombre d’élèves baisser, ce qui a conduit à deux fermetures de classes en 5 ans.
L’idée de fusion des deux écoles a été maintes fois évoquée afin de redonner du sens à la scolarité élémentaire en centre-ville qui se voit dotée de deux écoles mitoyennes, avec des classes à niveaux multiples qui ne favorisent pas le travail en classe, et un déséquilibre du nombre d’élèves par école.

La construction du réfectoire dans l’enceinte même de ces écoles, qui est une véritable réussite tant sur le fonctionnement que dans la mixité des élèves, démontre l’évidence du besoin de les rassembler en une même entité scolaire.

Dans son courrier du 13 octobre 2014, le Maire de Pertuis a saisi le Directeur Académique pour lui faire part de sa décision de fusionner les deux écoles.

Lors du Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN) du 22 avril 2015, le Directeur Académique a validé la fusion de ces deux écoles, en une seule entité administrative.

Ce choix est favorable pour l’école pour la prochaine rentrée puisque celle-ci garde 14 classes plus une Classe d’Intégration Scolaire (CLIS), le directeur bénéficie d’une décharge complète de direction, les deux postes à mi-temps de secrétaires sont maintenus, et la répartition d’élèves par classe limite les doubles niveaux.
Conformément à la volonté des parents d’élèves, avec lesquels nous avons partagé sur ce sujet, nous avons convenu de proposer un nouveau nom pour cette école, afin qu’aucun sentiment
d’appartenance ne puisse subsister, et que tous les élèves se retrouvent dans un seul et même lieu vierge d’identité passée.

Après de nombreuses recherches et réflexions pour dénommer le bâtiment, le choix s’est porté sur un personnage important de la ville, un Pertuisien qui mérite d’être mis à l’honneur : Joseph-Marie MARSILY

Né le 10 juin 1911, à Venzolasca, petit village de Haute-Corse, dans une famille de petits paysans, Joseph-Marie Marsily perdit son père à la guerre en août 1914.

Sa mère, veuve de guerre à 24 ans, laissée sans ressources avec deux jeunes enfants (3 et 1 ans), ne baissa pas les bras et sut faire face à la situation avec courage et opiniâtreté.
Il fréquenta l’école primaire de son village et fut remarqué et aidé par son instituteur, qui l’encouragea à poursuivre des études.
Il fut ensuite interne au Lycée de Bastia et fit ses études à la Faculté de Médecine de Marseille.
Installé comme médecin à Pertuis en 1938, puis ultérieurement Médecin de l’Hôpital, il s’intégra rapidement à la population et se prit d’affection pour sa ville d’adoption.
Avant même d’être nommé Médecin Chef au concours, il s’intéressa à la marche de notre hôpital et, entre autre, obtint que les malades tuberculeux soient séparés des autres pour éviter la contagion ; il ne faut pas oublier qu’avant la découverte de la streptomycine, en 1949, la tuberculose était un fléau social.

Toujours attaché au fonctionnement et au devenir de l’Hôpital de Pertuis, il collabora activement, en 1972, avec le Directeur d’alors Monsieur Le Mauff, à sa modernisation avec création d’une nouvelle aile moderne et fonctionnelle et accepta, à la demande expresse du Directeur, d’être le premier Médecin à Temps Plein de l’établissement.
Esprit curieux et passionné, il s’intéressa à la recherche sur les abeilles ; il les observait dans des ruches de recherche, écrivit dans la Revue Apicole et soupçonna l’existence d’un aliment particulier pour les futures reines, ce qui fit l’objet d’une polémique dans la revue avec des adversaires de cette hypothèse, bien avant la découverte de la gelée royale ; un éditorial de la revue lui rendit alors justice.

Rapidement toutefois, sa passion pour l’histoire prit le dessus et devint sa principale préoccupation. Il se lia d’amitié avec le commandant Félix Arnaud, d’une vieille famille pertuisienne. Monsieur Arnaud était lui-même très attaché à l’histoire locale et à l’église de Pertuis. Il lui communiqua son enthousiasme et lui fit connaître les Revues Paroissiales du Chanoine Trouillet, qu’il rassembla, dépoussiéra, mit en forme, annota, illustra et publia. Ce fut le point de départ de sa passion de plus en plus exclusive pour Pertuis et pour son histoire.

Ils travaillèrent ensemble sur plusieurs sujets d’histoire locale et, en particulier, firent les recherches qui établirent indubitablement l’origine et le dessin des armoiries de Pertuis, qu’ils firent connaître par une conférence et l’édition d’une plaquette.
Cette passion pour Pertuis s’est concrétisée toute sa vie par la publication de nombreux articles et ouvrages, ainsi que par plusieurs conférences sur l’histoire de Pertuis et de ses habitants, leurs coutumes et usages.

En 1951 l’Académie de Vaucluse l’admit parmi ses membres.
Après avoir cessé ses activités professionnelles il se consacra entièrement à l’étude des textes anciens, terriers, archives notariales, archives municipales et autres sources écrites. Pour pouvoir le faire, il s’inscrivit, à 67 ans, au cours de paléographie de la Faculté de Lettres d’Aix-en-Provence, en suivit les cours avec assiduité, se lia avec son professeur et devint un fin paléographiste, ce qui lui permit de lire avec aisance des textes anciens, à l’écriture manuscrite, à l’encre pâlie et pleins d’abréviations.
Grâce à cela et contrairement à beaucoup d’historiens, ses écrits font très peu appel à la compilation d’études antérieures et sont presque exclusivement basés sur des textes originaux.

Il tira de ses recherches la matière de précieuses publications parues notamment dans le « Bulletin Municipal de Pertuis » et dans la revue « Le Pays d’Aigues », et celle de nombreuses conférences sur l’Histoire de Pertuis, les anecdotes de la vie pertuisienne, les coutumes de ses habitants et sur son voisinage immédiat, ce grâce au soutien et à la « complicité » active de Madame Aimée Meynard et de Messieurs Jean Guigues et Jean-Louis Joseph.
Il nous a quittés le 27 décembre 1993 ; il était Chevalier de l’ordre national du mérite et membre de l’Académie de Vaucluse.

Le Docteur Joseph-Marie Marsily est un exemple d’ascenseur social de l’école républicaine
Né dans une famille très pauvre de la montagne corse, élevé par une maman veuve de guerre avec deux enfants à charge, c’est l’instituteur du village, qui, après une formation primaire, lui a permis de poursuivre ses études au lycée de Bastia en lui faisant obtenir une bourse, puis l’a soutenu pour faire médecine à Marseille.

Joseph-Marie Marsily a toute sa vie oeuvré dans l’esprit de dévouement au service de son prochain sur les traces et les valeurs enseignées dès son enfance par sa famille et son instituteur.


(Extraits du CR officiel des délibérations du 16 juin 2015 )


Date de publication ou de dernière modification : le 17-06-2015 à 19h - Page consultée 3964 fois

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