PERTUIS SunOleo innove pour la culture de micro-algues

La start-up lauréate du concours Smart Agri Food développe un photo-bioréacteur breveté permettant de produire des micro-algues et plus généralement des micro-végétaux en quantité et à prix réduit. Elle cible les industriels et les collectivités.
Carina ISTRE - 11 déc. 2018 à 06:10 - Temps de lecture :
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Frédéric Barbarin, le dirigeant (à gauche) et Nicolas Delpont, directeur scientifique, développent une innovation de rupture dans les biotechnologies. Le Dauphiné Libéré
Frédéric Barbarin, le dirigeant (à gauche) et Nicolas Delpont, directeur scientifique, développent une innovation de rupture dans les biotechnologies. Le Dauphiné Libéré

SunOleo, start-up innovante dans le domaine des biotechnologies, compte parmi les lauréats du concours Smart Agri Food organisé cet automne dans le cadre du premier salon Med Agri à Avignon. En tant que lauréate, cette jeune société labellisée par ailleurs en juin par le pôle Terralia, est invitée à “pitcher” à Paris ce mois-ci devant un parterre de décideurs et d’investisseurs.

Un investissement de 200 000  euros

L‘entreprise a investi 200 000 euros à ce jour pour concevoir, breveter au niveau mondial et développer un photo-bioréacteur permettant de cultiver des micro-algues, et plus généralement de la biomasse, en quantité et à prix réduit par rapport aux technologies existantes. Ceci grâce à un dispositif de puits de lumière immergés, en forme de cylindres verticaux, diffusant la lumière et favorisant la photosynthèse, dans des cuves d’eau fermées pour protéger les cultures des aléas extérieurs.

« Cette innovation de rupture permet d’automatiser la production de micro-algues de façon à faire baisser les coûts », explique Frédéric Barbarin, inventeur du dispositif et fondateur de SunOleo. Les optiques tubulaires et leurs cuves peuvent être multipliées, soit sur un terrain où elles sont enterrées, soit dans des bassins de rétention couverts de films plastiques, et permettent des cultures à grande échelle. « L’installation de nos phyto-bioréacteurs consomme peu d’espace du fait de sa verticalité. De plus, elle se fait de préférence sur des friches ou des terrains non fertiles, sans concurrence avec les terrains agricoles », souligne le dirigeant. L’innovation vise à rendre concurrentielle la production de micro-algues et de micro-végétaux en milieu aquatique dans des domaines aussi divers que l’agro-alimentaire, la nutraceutique, les cosmétiques, l’alimentation animale, la valorisation des effluents industriels, en particulier des eaux chaudes, les stations d’épuration… Elle cible à la fois l’industrie et les collectivités. L’entreprise, qui travaille déjà dans le secteur de la papeterie, recherche maintenant des partenaires industriels pour déployer son activité. Elle vise 300 000 euros de chiffre d’affaires en 2019 et 800 000 euros en 2020 et se donne un peu de temps, comme toute start-up, pour trouver sa rentabilité.

SUNOLEO EN BREF
ACTIVITÉ : développement et commercialisation d’un photo-bioréacteur pour la culture de micro-algues et de biomasse
CRÉATION : octobre 2016
IMPLANTATION : Pertuis
CHIFFRE D'AFFAIRES :  0 € en 2017, 24 000 € prévus en 2018
EFFECTIFS : les trois cofondateurs, Frédéric Barbarin, Nicolas Delpont, Pascal Faucon RÉSULTAT NET :  négatif
RÉPARTITION DU CAPITAL : 100% Frédéric Barbarin

Un grand avenir pour les micro-algues

SunOleo mise sur l’essor prévisible des micro-algues sur le marché national et mondial dans les années à venir. Des dizaines de milliers d’espèces différentes de ces micro-organismes prometteurs existent, dont la plus connue est la spiruline, recherchée pour sa teneur en éléments nutritifs comme les protéines, les vitamines, les antioxydants. Elle est utilisée séchée ou transformée, comme aliment, complément alimentaire ou comme ingrédient entrant dans la fabrication de colorants, de cosmétiques, ou encore pour ses sucres – les bio saccharines- permettant de fabriquer des polymères biodégradables. « Ses protéines pourront prendre le relais du soja, produit pour l’essentiel hors d’Europe », note Frédéric Barbarin. « Ses oméga 3 et oméga 6 pourront aussi à terme remplacer les farines de poisson dans la composition de la nourriture animale, en particulier pour l’élevage bovin. Une solution pour l’avenir de la planète alors que la population de poissons décroit ».