Pertuis : un collégien retrouve la vidéo de son agression sur Snapchat

Steven (11 ans), ici aux côtés de sa mère Céline, a été frappé à la sortie du collège. Pendant plusieurs heures, une vidéo a été mise en ligne (en médaillon).

Steven (11 ans), ici aux côtés de sa mère Céline, a été frappé à la sortie du collège. Pendant plusieurs heures, une vidéo a été mise en ligne (en médaillon).

Photos I.B.

Pertuis

La mère de Steven (11 ans), frappé à la sortie du collège, dénonce la violence scolaire

"On m'a dit que j'allais avoir des soucis si on racontait cette histoire mais je n'ai pas peur. Il faut parler car c'est très grave ce qui se passe dans le milieu scolaire." Céline Giraud n'est pas une adepte de la loi du silence. Cette mère de trois enfants a décidé de raconter l'agression dont a été victime son fils, Steven (11 ans) scolarisé au collège Marcel-Pagnol de Pertuis. En toute conscience, elle met en avant son identité et celle de sa famille. "Je le fais pour lui mais aussi pour tous les enfants victimes de violence, insiste-t-elle la voix tremblante. Certains peuvent voir leur vie bousillée ! D'autres, plus fragiles, se suicider."

À ses côtés, sur le canapé de leur maison d'un quartier calme en périphérie de Pertuis, Steven remonte le fil de cet après-midi de la semaine dernière qui l'a traumatisé. Les images n'ont pas quitté sa tête. "Avec mon copain Ryan, je rentrais du collège vers 16 h pour rejoindre ma mère chez une cliente, raconte le jeune garçon. On passait sur le pont de l'Eze quand trois personnes nous ont doublés. Sans que je m'y attende, un garçon m'a jeté par terre et m'a mis des coups de pied, un autre regardait et une fille a sorti son téléphone pour filmer." Quelques instants plus tard, la vidéo se retrouve sur Snapchat. Rapidement supprimée, elle a tout de même le temps de faire le buzz auprès des jeunes Pertuisiens. "C'est ce qu'ils cherchent pour avoir un maximum d'abonnés...", souffle Steven.

La mère mène l’enquête

Dans un premier temps, le gamin ne raconte pas tout à ses proches. Mais lorsque sa mère apprend par hasard qu'une vidéo a circulé, son sang ne fait qu'un tour. Elle mène l'enquête auprès des établissements scolaires. Elle remonte la trace des auteurs de l'agression. Ces derniers et leurs parents présentent leurs excuses lui demandant de ne pas porter plainte. "Je l'ai tout de même fait, explique Céline Giraud. Mon fils est réservé, ce n'est pas une racaille. Mais on s'en prend toujours aux plus faibles. Il faut dénoncer de tels actes car c'est de la violence gratuite. Heureusement, depuis cette histoire, nous avons reçu des témoignages de soutien, notamment des élèves de son collège."

À la suite du dépôt de plainte, un officier a été chargé de l'enquête. Le responsable des coups sera prochainement convoqué et entendu. En revanche, l'auteur de la vidéo ne risque rien car elle serait considérée comme simple témoin et non complice.

La violence scolaire est un fléau en France. D'après une étude récente, 442 faits de violence sont recensés chaque jour dans notre pays.