Le Corso pertuisien de 1950 à nos jours (J.B. et D.P.S.) - Pertuisien.fr, la vie à Pertuis (84)


Le Corso pertuisien de 1950 à nos jours (J.B. et D.P.S.)





Samedi 24 et dimanche 25 juin 2017 le 54ième corso de Pertuis défilera dans notre cité.

Le corso n’est pas un évènement banal à Pertuis, il est au cœur de notre histoire et fait partie de l’ADN pertuisien.

Comme il est toujours utile de connaître son histoire et sa culture, il n’est pas inintéressant de rappeler son importance dans le cœur de tout Pertuisien.
Bonne lecture et bon corso
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Jacques Barone, Délégué à l’animation, au patrimoine, foires et marchés, Corso, vie des associations et coordination de leurs actions et aux TIC à l’école.
Danielle Pernette Sanz, Déléguée au Corso.

Historique du Corso pertuisien

Le nom « Corso » vient de la déformation du nom provençal de « courso », ou la course en français.
Lors de nos premiers corsos, les chars étaient tirés par des chevaux, qui ne manquaient pas à l’époque.
Le Corso est le digne descendant des « cavalcades » qui apparurent dans notre région en 1848 lors de la deuxième République.
En 1850 apparaît la cavalcade d’Aix-en-Provence. Traditionnellement fidèle à la cité du Roy René, Pertuis organise sa première cavalcade le 26 mars 1894.
Cet évènement avait un but caritatif afin d’aider la partie la plus pauvre de notre population.
La fête débutait par une brigade de gendarmes à cheval, suivie (déjà) par des groupes musicaux, des chars, ainsi que des Pertuisiens costumés.
La fête se terminait par un feu d’artifice et un bal sous les illuminations du Cours.

Le Cours de la République

Le Cours de la République représente l’axe le plus prestigieux de notre cœur de ville.
Il a été créé au 19ème siècle et s’est alors étendu progressivement au fur et à mesure que notre ville historique se développait vers le Sud.
C’est un des rares exemples (avec Aix et Gardanne) d’une urbanisation structurée et rectiligne en Provence.
Il est normal que celui-ci soit dédié à LA REPUBLIQUE !
Mais il a souvent changé de nom au gré de l’histoire politique de la France, il a par exemple pris le nom de Cours Bourbon avec le retour des rois, après l’aventure napoléonienne à partir de 1815.
Nous, les Pertuisiens, nous ne disons pas le Cours de la République mais tout simplement LE COURS : Attention ! un Pertuisien doit toujours prononcer le « S » à la fin du nom.
Par contre, lorsque nous parlons du Cours Mirabeau, nous, Pertuisiens, nous disons « aller sur le cour(s) » sans « s », on prend d’ailleurs un accent plus parisien, afin de signifier l’importance d’Aix-en-Provence.
Notre cours est orienté vers le Sud, vers Aix, notre capitale. En effet, Pertuis fut toujours tournée vers le Sud, vers Aix.
Le Cours relie l’axe sacré de notre ville : de la place Saint-Pierre, en passant par la Rue François Morel (avec une faute, puisque le vrai nom est « Maurel »), puis la place Mirabeau et enfin la statue Maurel, aux pieds de la vallée de notre Durance.

Lorsque, le 4 juin 1950, notre premier corso vit le jour, il emprunta bien évidemment le Cours, du haut vers le bas, les chars se croisaient et, au carrefour des boulevards, ils alternaient !
Le corso fleuri était d’ailleurs payant.
Notre corso « moderne » s'interrompit de 1972 à 1983 pour être de nouveau présent chaque année depuis 1984.
Les cavalcades prirent fin dans les années 30.
La guerre mit fin au défilé, d’autres défilés eurent lieu sur notre Cours, mais nous aurions préféré ne pas les voir, ce furent ceux des armées nazies.
En 1944, Pertuis est libéré par les résistants et les troupes américaines, le plus fabuleux défilé eut lieu cette année-là le 20 août.

La libération de la ville

Nous sommes le 20 août, à 15h 35 les blindés américains passent devant la Bastidonne, les chenilles accélèrent, l’air est surchauffé, à 15h45 le premier blindé US aperçoit la masse de notre clocher, les américains sont à Boiry, soulevant un nuage de poussière.
Un groupe de résistants les rejoint et leur indique le chemin, tandis qu’au passage, la population sort des premiers quartiers libérés. A 16h ayant passé les boulevards, la section s’arrête devant le Bar de la Poste (aujourd’hui le Clodo, à l’endroit même où nous allons faire la fête après le défilé).
Ce même jour, notre histoire retiendra que des soldats venus d’un autre continent venaient de libérer une petite ville menacée de représailles par les nazis.
La section US remontera le Cours jusqu’à la place Mirabeau, la foule est immense, les blindés sont recouverts de grappes de résistants, de jeunes, tandis qu’aux fenêtres les drapeaux français sortent de tous côtés.
Monsieur le Curé fait sonner les cloches à la volée. Sur la Durance, les résistants qui empêchent les nazis de traverser la rivière crient de joie, ils ont compris ! Mieux qu’un téléphone, ils savent que notre ville est libérée.
Il est 16h10, dix minutes, dix longues minutes pour remonter le cours tant la foule est nombreuse et la section US s’arrête sous l’ormeau. A ce moment toute une ville sait que la liberté est arrivée, que la fête et le bal vont pouvoir débuter.
Finalement notre fête du 15 août a eu lieu en 1944, avec 5 jours de retard, 5 petits jours, mais 5 interminables jours !

Après la guerre

Après la guerre, Pertuis se reconstruit, puis la vie reprend son cours.
Les Pertuisiens vont alors envoyer un signal, comme ils en ont le secret !
Pertuis va se battre de nouveau, mais … avec des fleurs.
Pierre Augier, notre maire, Joseph Martin, président du Syndicat d’initiative et Gabriel Turc, notre conseiller général surnommé le « père du Corso » vont mettre au point le premier corso moderne.
Le défilé se termine par une bataille de fleurs, les chars sont décorés de fleurs et les Pertuisiens qui papillonnent les chars deviennent les spécialistes de fleurs en papiers.
Les chars entièrement recouverts de fleurs et papillons sont quasiment uniques dans la région, tant le travail est dantesque, énorme. Chaque char possède plus de 10 000 papillons, découpés puis collés un par un sur la structure.
C’est un travail de romain, pardon de Pertuisiens que bien peu de villes réalisent.
Le résultat est surprenant !
La bataille de fleurs est bien évidemment un symbole de paix, il élimine la guerre et détourne l’action de la guerre en signe de paix et de fraternité !
Se battre, oui, mais avec des fleurs !
Pertuis est une ville extraordinaire, qui, à l’instar du général de Gaulle, va tourner la page de cette haine stupide entre l’Allemagne et la France en se jumelant avec Herborn, une ville attachante de ce qu’était à l’époque la RFA.
Dans les années 1960, il fallait avoir du courage, ou être Pertuisien, pour réaliser ce geste !

Le Charivari pertuisien

Le Charivari pertuisien … késako ?
C’est une vieille coutume plusieurs fois centenaire de notre cité.
Plusieurs fois par an, les Pertuisiens se réunissaient afin de faire la fête.
Des groupes se formaient et participaient au Charivari.
Les grands moments que Pertuis traversait étaient ponctués d’un Charivari !
Par exemple, les étudiants se réunissaient à la fin de leurs études (l’équivalent du bal de fin d’année d’aujourd’hui) ou bien encore, lors du carnaval, à l’entrée du Carême, où nous élisions le Roi de la fête…
Le Charivari était l’équivalent de la minute de réveillon ; à un instant donné, toute la ville explosait de joie et le vin coulait à flots !
Il est donc tout à fait normal qu’à la fin du Corso un charivari éclate. Jadis celui-ci couvrait tout le parcours, il est remplacé aujourd’hui par la fameuse bataille de fleurs.
Les corsistes « dépiautent » au dernier tour leur char en distribuant les fleurs tandis que les enfants sur les structures lancent confettis et cotillons sur le public.
Le charivari « traditionnel » lui, se déroule à la « tribune d’honneur ».
Le jeu consiste à des attaques en règle de tous les « officiels » par les corsistes, le maire étant la principale cible. A ce jeu, les officiels viennent « armés » de bombes et confettis, qu’ils entreposent discrètement sous leur siège.

Le vin « des bons sachants » présent sur le défilé

1922… C’est la date de création de la cave coopérative de Pertuis… Chaque génération de vignerons a su transmettre l’héritage de sa passion pour la vigne et le vin.
Chaque vendange est toujours l’heureuse alchimie entre le terroir ensoleillé de Pertuis, le savoir-faire ancestral et, aujourd’hui, les techniques modernes de vinification.
Notre vignoble de 350 ha, placé au cœur de la Provence, entre le parc du Luberon et la Durance, est une invitation à la découverte et au partage de la convivialité locale !
Le vignoble pertuisien est le seul monument gallo-romain qui n’est pas en ruine sur notre terroir !
Depuis quelques années, notre cave se nomme « les bons sachants »
Ils savent que le vin n’est pas notre adversaire, mais qu’il accompagne les hommes !
C’est à partir du corso au mois de juin que les Pertuisiens commençaient à ouvrir les premières bouteilles de rosé de notre cave.
Elles étaient sur toutes les tables des cafés sur le parcours du défilé.
Comme bon nombre de provençaux, les Pertuisiens associaient le rosé à l’été.
Jusqu’à une date récente, celui-ci n’avait pas la même réputation que le vin rouge, jugé plus prestigieux.
Le rosé était bu pour rafraîchir, alors que notre vin rouge était jugé plus « sérieux ».
Avec le tourisme, le rosé étant associé à la chaleur de l’été, va devenir un vin de qualité synonyme de vacances. En outre, les caves vont améliorer considérablement la qualité des rosés.

Les maquettistes du Corso et la direction culturelle

Deux personnes mettent de la réalité sur du rêve, ce sont les deux serviteurs de notre commune : les maquettistes du Corso.
Dès le mois de septembre, nos deux lascars que sont Patrick et Coco entrent en contact, en fusion même avec les Corsistes qui émettent des souhaits concernant leur maquette de chars.
Reconstituer une locomotive, un ULM, un arc de triomphe, la DS du président de Gaulle, et bien d’autres réalisations extraordinaires… nous les devons aux magiciens du Corso : COCO et Patrick.
Dans le même temps, toute la logistique de la direction culturelle de notre cité s’attelle pour que cette fête emblématique pertuisienne soit une réussite.

Corso fleuri sur Le Pertuisien : les archives






































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Date de publication ou de dernière modification : le 13-06-2017 à 20h - Page consultée 2760 fois

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