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Un été avec Pagnol : dix films de légende pour la Provence

©Rue des Archives/RDA. Tournage du film «César» à Marseille en 1936: de gauche à droite, Raimu, un assistant, Pierre Fresnay, Marcel Pagnol. Rue des Archives/©Rue des Archives/RDA

WEB-SÉRIE 24/25 - L'imagination du romancier a trouvé en Raimu, Pierre Fresnay et Fernandel des interprètes dignes de son génie. Après sa mort, Yves Robert, Claude Berri, Gérard Oury et Daniel Auteuil ont retravaillé avec succès ses premières adaptations.

«Tu me fends le cœur... à moi il me fend le cœur, à toi il te fait rien...». La tirade de Raimu est certainement la plus célèbre de l'histoire du cinéma. C'est peut-être en la voyant qu'Orson Welles déclara que l'inoubliable César de Pagnol «était le plus grand comédien du monde».

Le cinéma parlant n'existait que depuis quelques années. Avec Marius, Fanny et César, Pagnol fait connaître Marseille, sa truculence et son bar de la Marine dans le monde entier. L'accent de la Canebière devient immortel. L'Académie Française rendit hommage à son travail en l'accueillant Quai Conti. Le 27 mars 1947 Marcel, le fils de l'instituteur d'Aubagne, est le premier cinéaste à avoir son fauteuil dans la vénérable institution.

Après sa disparition, les jeunes générations de réalisateurs honorent sa verve chantante et son imagination en réadaptatant son œuvre. Sous la direction de Claude de Berri, Daniel Auteuil campa un parfait Ugolin. Ses cris d'amour pour Manon dans les collines résonnent encore dans nos mémoires.

Marqué par cette composition, l'acteur passa derrière la caméra pour relire la trilogie marseillaise. Il osa même reprendre le rôle de César, immortalisé par Raimu. Il a eu l'intelligence de ne pas vouloir le copier. Son jeu tout en retenue respecte à sa manière à la composition magistrale de son illustre prédecesseur... et à la finesse de Marcel Pagnol.

La trilogie Marius, Fanny et César (1931 - 1936) réalisée par Marcel Pagnol avec Raimu, Pierre Fresnay...

Les trois films ont été récemment remasterisés. L'occasion de se procurer cette fresque monumentale pour sa vidéothèque.

●  Le Schpountz (1938) réalisé par Marcel Pagnol avec Fernandel, Fernand Charpin, Orane Demazis...

Voir Fernandel dans la peau d'un «fada» qui veut monter à Paris pour devenir une vedette est un pur moment de plaisir.

 La Femme du boulanger (1938) réalisé par Marcel Pagnol avec Raimu, Ginette Leclerc...

Dans l'extrait choisi on voit le boulanger qui apparait ivre au milieu du village. Un désespoir drolatique porté à son paroxysme par un Raimu prodigieux.

● La Fille du puisatier (1940) réalisé par Marcel Pagnol avec Raimu, Josette Day, Fernandel.. .

Le réalisateur aubagnais revisite la place centrale de l'indispensable puisatier du village - un métier aujourd'hui disparu - autour de l'histoire d'un drame amoureux à l'ancrage historique fort.

 Topaze (1951) réalisé par Marcel Pagnol avec Fernandel, Pierre Larquey, Jacques Castelot... Fernandel y incarne Topaze professeur sérieux qui se laisse entrainer dans les sombres magouilles d'un politicien peu scrupuleux. Marcel Pagnol filme cette intrigue avec le ton indigné de l'homme incorruptible qu'il a toujours été.

● Manon des sources et Ugolin (1952) réalisé par Marcel Pagnol avec Jacqueline Pagnol, Raymond Pellegrin, Fernand Sardou, Rellys...

Plongée dans le drame de Manon et Ugolin à l'heure des paysans provençaux. L'eau encore comme dans la fille du puisatier est encore le nœud du scénario.

● Jean de Florette et Manon des sources (1986) réalisé par Claude Berri avec Yves Montand, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Gérard Depardieu...

Hommage poignant de Claude Berri à Pagnol qui réécrit les contes arides des garrigues.

La Gloire de mon père et Le Château de ma mère (1990) réalisé par Yves Robert avec Philippe Caubère, Nathalie Roussel, Jean-Pierre Darras...

Sur les mélodies de Vladimir Cosma, Yves Robert pénètre les sourvenirs d'enfance de Marcel Pagnol. L'amour que portent Augustine et Joseph pour leurs enfants est particulièrement touchant.

Le Schpountz (1999) de Gérard Oury avec Smaïn,Sabine Azéma,

Le pari était risqué et l'ombre de Fernandel encore bien présente. Pourtant Gérard Oury le gagne haut la main. Ensemble, le trio Sabine Azéma, Smaïn et Ticky Holgado recrée une atmosphère légère et provençale et font du Schpountz une comédie familiale. Soixante ans après, le dernier film de Gérard Oury eut cependant un succès mitigé.

●  La Fille du puisatier (2011) puis Marius, Fanny (2013) réalisés par Daniel Auteuil

De l'autre côté des caméras, Daniel Auteuil donne de nouveaux visages aux accents du Vieux-Port. Entre liberté et fidélité, le réalisateur retranscrit parfaitement l'atmosphère méridionale... à la hauteur certainement des émotions qu'il avait lui même ressenti lors de ses premières confrontations à l'œuvre de Pagnol, trente ans plus tôt.

Retrouvez Marcel Pagnol et son œuvre dans Le Figaro Hors-Série

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2 commentaires
  • 2313643 (profil non modéré)

    le

    hors fernandel,plein de navets

  • pierrot01

    le

    Bravo ,super , et fantastique de pouvoir retrouver ces formidable acteur, qui ont fait notre jeunesse. On les retrouve avec grand plaisir... Et la série de film de don- camillo, colorisé serait une merveille, ou nous personne dans la fleurs de l'age, aurions plaisir a refaire notre collection ,et en plus en couleur ... Un plus pour le commerce , mais un bonheur pour nous .

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